Parfois le monde des grands est moche

Publié le 8 Janvier 2015

Hier était un jour de fête dans mon foyer, mon grand bonhomme a eu dix ans. Il était fier de devenir grand, dix ans ce n'est pas rien. C'est un gentil petit gars, au caractère emporté parfois, encore un peu naïf et qui passe une bonne partie de son temps libre avec un crayon et du papier.
Il ne connaissait Charlie Hebdo que par quelques rares dessins que je lui montrais, pas grand chose parce qu'enfant on ne saisi pas tout ce qui se trouve dans le dessin et le monde adultes.
Hier était son jour de fête, hier il a souffert avec nous.
Difficile d'entendre lorsque l'on a dix ans, que des hommes ont été assassinés pour leurs dessins, pour la liberté qu'ils défendaient.
Hier il voulait savoir, il voulait comprendre. L’intolérance n'est pas dans son vocabulaire, la haine non plus.
Hier il avait peur, il protestait. Viendrait-on aussi le tuer parce qu'il dessine?
Hier il m'a écoutée lui expliquer qu'il lui faudrait rester libre. Libre et intrépide, de dessiner, de vivre et de laisser vivre.
Hier j'étais fière de son indignation et chaque jour je le serai.
Charlie Hebdo aujourd’hui saigne pour nous. Si merci semble un mot bien étrange à énoncer en ce jour, c'est pourtant bien de la reconnaissance que je ressens.

Parfois le monde des grands est moche

Rédigé par Lafée Moutonrouge

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article